Pour ses 50 ans, le groupe est revenu sur sa progression et sur ses objectifs, mais également sur ses freins dus au manque de main-d’oeuvre.
« La société a énormément évolué. Je suis très fier de ce site. C’était le premier et c’est encore le plus important, là où nous effectuons le plus de recherche », s’est réjoui Isidore Leiser, PDG de Stratus Packaging, le 28 juin à Viriat, à l’occasion des 50 ans de l’entreprise spécialisée dans la fabrication d’étiquettes imprimées.
Le groupe de huit usines, dont sept en France et une en Suisse à laquelle s’ajoute un bureau commercial, s’appuie sur 460 salariés, dont une centaine dans l’Ain, pour un chiffre d’affaires de 89,3 M€ en 2023.
Et Stratus Packaging n’a pas prévu de s’arrêter en si bon chemin. « Face à la concurrence, nous devons apporter de nouveaux produits à nos clients et nous étendre. Le projet est donc de poursuivre notre évolution dans cette direction. Nous cherchons toujours à réaliser de nouvelles acquisitions. L’an passé, nous avons racheté décomatic, près de Lyon. En parallèle, nous travaillons énormément sur les produits écoconçus », a expliqué le dirigeant.
ÉCOCONCEPTION
De l’agroalimentaire à la cosmétique, en passant par l’industrie et la pharmaceutique, Stratus Packaging pousse la recherche sur l’aspect environnemental de ses produits. « Nous tentons de les écoconcevoir et de réfléchir à leur recyclage. Par exemple, pour les étiquettes multipages, souvent composées de plastique, nous essayons de maximiser le papier. Notre réflexion se porte également sur des solutions adhésives sans dorsal. Pour nos clients, c’est un atout d’avoir un partenaire comme nous, qui propose autant de services pour un produit peu cher. De plus, nous avons cette capacité de produire rapidement et avec un faible bilan carbone. » Cette démarche s’applique même aux étiquettes IML (In mould labelling), fusionnées avec l’emballage. Une large partie des matières utilisées sont issues du développement durable. En outre, le groupe n’utilise plus de solvants dans ses process de nettoyage. Du côté des déchets, Stratus Packaging en traite, chaque année, 2 500 tonnes qui alimentent pour la plupart des centrales de production d’énergie en région lyonnaise.
FREINS
Une ombre vient toutefois noircir le tableau, le manque de main-d’oeuvre impacte le développement de l’entreprise. « Nous avons besoin de personnel. J’ai énormément de projets, mais ma limite demeure le recrutement de nouveaux salariés. Si cette difficulté a toujours existé dans l’Ain, à présent, nous la retrouvons aussi ailleurs. Désormais, quand j’ai une nouvelle idée, je ne me demande pas si je peux investir, mais si je suis sûr d’avoir du monde à mettre sur les machines. »
Pour tenter de remédier au problème, le groupe a mis en place de nombreuses actions. Il utilise notamment la MRS (méthode de recrutement par simulation), pour embaucher des personnes sans tenir compte de leur parcours.
La semaine de 4,5 jours sur une semaine ou de neuf jours sur deux semaines a été adoptée dans plusieurs services. Les cycles ont également été assouplis. Les opérateurs peuvent choisir leur organisation, avec leurs collègues travaillantsur la même machine. Chaque nouvel arrivant bénéficie d’un tuteur pour lui transmettre de la compétence. L’entreprise bâtit un programme d’intégration personnalisé et accompagne son personnel avec des plans de progrès individuel et des bilans réguliers. « La nouvelle génération demeure moins longtemps dans les entreprises. À nous de les faire venir et de les former plus rapidement, car ils risquent de partir plus vite », a souligné Isidore Leiser.
Article ECO DE L’AIN N°28 – 11 JUILLET 2024
JOSÉPHINE JOSSERMOZ